Comment le vélo peut devenir anti-écologique

Comment le vélo peut devenir anti-écologique

Le vélo a le vent en poupe depuis plusieurs années. Alors on aurait pu faire un article pour faire la promo de nos beaux vélos de course ou vous vanter la praticité de nos super vélos de ville, mais non. On va parler écologie et consommation des deux roues, garanti sans greenwashing.

Sur fond de succession de crises (climatique, guerre en Ukraine, pandémies) c'est aujourd'hui tout notre modèle de société qui est remis en cause. Le premier rapport du GIEC alertant sur les changements climatiques a été publié en 1994 et depuis ce sont pas moins de 47 rapports qui sont sortis. C'était il y a plus de 25 ans et la situation continue de s'aggraver. La plupart des acteurs sont aujourd'hui sensibilisés à tous ces sujets et qu'il s'agisse de la production ou de la consommation de biens (essor du marché de l'occasion), des progrès ont été faits. Mais est-ce suffisant ?


Aujourd'hui de nombreux experts appellent à une métamorphose profonde de tous nos modèles économiques et sociétaux. Les mobilités dites "douces" ont un rôle extrêmement important à jouer, de la production à l'usage en passant par les filières de reconditionnement et de recyclage.


Alors quelle place pour le vélo dans ces transformations urgentes et nécessaires ?


La production et consommation de vélos neufs


Accompagné par les politiques publiques et les nouvelles infrastructures des grandes villes, le boom retentissant du secteur du vélo a modifié les pratiques et les usages en ville. En 2021 par exemple, la production de vélos neufs a augmenté de 4% par rapport à 2020 et il se serait vendu plus de deux roues (2,7 millions) que de voitures (1,65 millions). A première vue ça paraît être une bonne chose : moins de pollution via les carburants, moins d'engorgement des villes et des grands axes routiers...


Le secteur du vélo est donc en croissance. Mais est ce réellement bon dans un monde où les ressources naturelles sont en nombre limité et ou les appels à la décroissance se font de plus en plus pressants ?


C'est tout la l'enjeu de nos sociétés et le monde du vélo se retrouve confronté à un dilemme : continuer de croitre dans un monde finit en gaspillant nos ressources pour la fabrication et la production de vélos neufs et offrir des possibilités de mobilités vraiment douces aux personnes qui souhaiteraient délaisser les véhicules gourmands en énergies et en ressources pour la planète.




Produire des vélos neufs coute (cher) à la planète.


Le cout de production d'un vélo neuf varie. Mais entre la fabrication des pièces, leur acheminement, l'assemblage et la livraison ce cout n'est pas négligeable. Surtout car pour beaucoup de deux roues certaines pièces sont fabriquées à l'autre bout de la planète et dans des conditions de travail et de respect de l'environnement pas forcément très vertueuses. En moyenne, on estime que la production et l'acheminement d'un vélo neuf fabriqué en Asie et importé en Europe coûte 240kgs de CO2 à la planète avant même d'avoir roulé son premier kilomètre.


Les systèmes de mobilité en partage


Le secteur des vélos en partage est lui aussi en croissance constante. Il possède tous les inconvénients liés à la production des vélos neufs énoncés plus haut et en cumule de nouveaux. D'abord il y a les problèmes liés au vandalisme qui demandent un renouvellement constant des flottes. Et ces destructions sont monnaie courante car la multiplication des utilisateurs d'un objet augmente les chances de dommages sur celui-ci. Il est prouvé également nous prenons moins soin d'un objet qui ne nous appartient pas et le résultat est sans appel.



La logistique est aussi un facteur aggravant de l'emprunte carbone des vélos en partage.


Le renouvellement, l'envoi en réparation et le réapprovisionnement des stations à vélo sont directement consommateurs d'énergie fossile car leur acheminement se fait en général grâce à des camions. Et même si les vélos sans station et en libre service sont moins sujet à ce problème ils n'en sont pas totalement exempté et nécessitent des actions de maintenance.


Enfin souvent ces modes de transport principalement présents dans les villes ne vont pas se substituer aux véhicule. Ils vont plutôt se soustraire aux transports en commun ou à la marche-à-pied qui restent les deux moyens de se déplacer les plus écologique du monde.


Une étude de la chercheuse française Anne de Bortoli nous apprend qu'en 2019, les systèmes de mobilité en partage ont aggravé le bilan carbone de la ville de Paris de 19KT de CO2. C'est tout simplement gigantesque et à l'époque, tout le monde avait accueilli ces solutions comme des solutions parfaitement écologiques.


Et les vélos d'occasion alors ?


Pour les vélos d'occasion il n'y a plus de cout de production car celui-ci a déjà été amorti par son utilisation durant de nombreuses années et son cycle de vie nécessite un entretien peu gourmand en ressources.


Chez Saikle nous avons fait le choix de la seconde main et nous nous engageons pleinement pour ça. Ce modèle n'est pas parfait puisque le 0 carbone absolu n'existe en aucun cas, mais nous savons que le vélo personnel de seconde main est le mode de transport qui a le moins d'impacte négatif sur l'environnement, et nous ne l'affirmons pas sans données solides.



Toujours suivant les travaux d'Anne de Bortoli, le vélo personnel en acier ayant déjà roulé 20000KM est tout simplement imbattable question impact environnemental et se place juste après la marche en terme d'impact CO2. La méthodologie employée inclut la totalité du cycle de vie de chaque mode de transport, incluant la gestion de flotte et l'usure des infrastructures.


Le vélo est indéniablement l'un des moyen de mobilité les plus respectueux de l'environnement mais son impact environnemental peut enfler si on n'y prend pas garde, c'est à dire si on n'adapte pas nos moyens de production, de restauration, d'achat et d'usage dans les limites que notre planète peut supporter, comme pour tout autre bien de consommation courant.

🔧️ Publié le 15 juillet 2022

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