La place du vélo en ville

La place du vélo en ville

«Vélorution», «boom du vélo», qu'est ce que cela signifie vraiment et est-ce une réalité ?

Si vous ne vivez pas dans une yourte au fin fond de la toundra vous avez surement déjà entendu parler au détour d'une conversation ou dans les médias du «boom du vélo» ou de la «vélorution», une manière de dire que l'usage du vélo dans nos sociétés vit un essor inexorable. Mais qu'en est-il vraiment ?


Le boom du vélo


Le vélo est aujourd'hui le moyen de déplacement le plus vendu en France. En deux ans (2020 et 2021) la croissance du secteur a été de plus de 43% portée pour beaucoup par la vente de VAE qui représente plus d'un quart des vélos vendus et plus de 59% du marché en valeur.

Qu'ils soient pour se balader, faire du sport ou pour les trajets du quotidien, les vélos ont envahis la plupart de nos villes en France, poussés par le développement à vitesse grand V des infrastructures cyclables.

Si il est indéniable que le boom du vélo existe bel et bien, il n'est pas aussi tonitruant qu'il aurait pu (dû) l'être.


D'abord car tous les territoires de France n'ont pas encore pris le virage vélo aussi bien que les régions modèles. Si beaucoup de grandes villes comme Paris ou Bordeaux ont lancé de multiples initiatives afin de favoriser le développement du secteur, certains territoires ne le font pas ou ne peuvent pas le faire par manque de financement ou parfois de volonté politique.


Enfin parce que le contexte industriel lié au vélo (comme beaucoup dans d'autres secteurs) est actuellement compliqué. La crise du COVID et maintenant la guerre en Ukraine n'en finissent pas de dérégler les chaines d'approvisionnements mondiales, ce qui engendre un certain nombre de problèmes : fermetures d'usines en Asie, indisponibilité des portes containers, saturation des moyens de production, augmentation des couts (matières premières, composants...).

Et la sophistication des vélos neuf, toujours plus gourmande en ressources, ne vient pas arranger les choses, notamment avec les VAE bourrés de technologie.


Le vélo en ville


Si l'on en croit les chiffres cités précédemment la «vélorution» serait donc belle et bien là. Mais en regardant de plus près la part des déplacements à vélo en ville, il s'agit de nuancer car seulement 4% des déplacements se font à l'aide d'un vélo. La voiture reste le moyen de déplacement privilégié dans les villes et même pour les courtes distances. Une aberration quand on sait en plus que la plupart des voitures ne transportent qu'une seule personne.

Par exemple selon l'INSEE : "pour les déplacements liés au travail de plus d’un kilomètre à 2 kilomètres compris, 23 % des personnes en emploi se rendent principalement au travail à pied, 6 % utilisent le vélo, 2 % un deux-roues motorisé, 56 % se déplacent en voiture et 13 % prennent les transports en commun."


Source : INSEE


La faible part du vélo dans les déplacements est multi-factorielle. L'insécurité sur la route est sans doute l'un d'entre eux et avec lui vient logiquement le nombre insuffisant d'infrastructures dans certains endroits.

Enfin la peur du vol, très présente dans les grandes villes, n'aide pas et va rebuter bon nombre de personne à se lancer dans l'achat d'un vélo.


La décarbonation passe par l'usage massif du vélo musculaire


Le vieux cliché de la voiture individuelle est coriace et à l'heure ou la décarbonation de l'économie se fait de plus en plus pressante, une forme de sobriété énergétique et technologique s'impose à nous, plus personne ne peut désormais le nier.

L'enjeu de la décarbonation est un défi immense et quand on voit les chiffres sur l'usage de la voiture individuelle, le chemin qu'il reste à parcourir est encore long. Certains diront que la voiture électrique va régler tous nos problèmes mais c'est factuellement faux car une voiture électrique, tout comme un vélo à assistance électrique, plein de technologie coute très cher à produire en terme de carbone et de ressources limitées, notamment à cause des batteries, que nous recyclons d'ailleurs encore très mal. Sans compter que le recourt massif aux objets gourmands en électricité demandera forcément une augmentation de la production énergétique.


Oui la vélorution est en cours, mais chez Saikle on est persuadés que pour qu'elle soit réellement efficace, la part belle doit être donnée au vélo musculaire. Du vélo low-tech durable qui a déjà fait ses preuves par le passé capable de nous accompagner pendant de nombreuses années encore.

🔧️ Publié le 29 juillet 2022

Augmentez la part des déplacements à vélo